lundi 15 mars 2010

Dix-septième balade

Non, je ne suis pas faible… j’ai juste bon cœur.

Quand on rentre chez Diana, la maîtresse de Sparky, ça sent la pisse. Elle ne le sort jamais, elle-même ne sort jamais de chez elle. Apparemment, elle est dépressive. C'est Marcella qui m'a dit ça. Elle est toujours en peignoir, même pas peignée. C'est un indice.

Après, il ne faut pas s’étonner du comportement de son chien. Un chien, il faut s’en occuper et surtout le sortir. Sparky, il fait ses besoins sur du papier journal que Diana dispose sur le balcon. Comme un hamster. Donc, oui, j’ai eu pitié et je suis retournée le promener. Ce fut le même cauchemar. Pipi, aboiement, levée de patte sur facteur, re-aboiement. Ce chien est une cause perdue. Le pire, c’est quand j’avais la tête tournée (je surveillais l’arrivée d’une poussette avec gamin bruyant) et qu’il en a profité pour chier sur ma botte.

Aaaaaaaaaaaarrrrrrrgggggggh !

Je hais Sparky mais j’ai pitié de lui. J’irai encore le promener, je suppose... avec des bottes en plastique.

vendredi 12 mars 2010

Seizième balade

Diana m’a suppliée de promener Sparky aujourd’hui. Je n'étais pas vraiment d’accord mais comme je ne sais pas dire non et bien... j’ai dit oui. Mais je l’ai prévenue, je le promène à la seule condition qu’il se comporte comme un bon chien et surtout sans Ruby. Je n’ai pas envie d’avoir un chien mort sur la conscience.

Quand je suis allée le récupérer, il a commencé par astiquer ma jambe. Ah la politesse canine! J’aime les chiens mais quand il vous astique la jambe, c’est difficile de garder son calme et de continuer à sourire à son maître. « Oh, on dirait qu’il est content de me voir ! » dit-on avec un rire jaune alors qu’on pense, les dents serrées, « Putain de saloperie, arrête où je te vais te faire valdinguer à travers la pièce ! ». Bref, avec Sparky, ça commençait mal.

Pendant la balade, il a été insupportable, à sauter partout, à aboyer sur les passants et à lever la patte pour faire trois gouttes toutes les trente secondes. Il a baptisé chaque poteau, chaque arbre, chaque roue de voiture. J’essayais de m’arrêter le moins possible pour ne pas lui en donner l’occasion mais rien à faire, ce clébard pisse en marchant. Il a même réussi à viser le bas de pantalon du facteur ainsi que deux landeaux. La honte ! Il a essayé de sauter sur pratiquement tous les passants et a hurlé après tous les deux roues, vélos, scooters et motos confondus. Un vrai cauchemar.

Au bout de vingt minutes, vu que son comportement ne faisait qu’empirer, je l’ai ramené à Diana et je lui ai dit que plus jamais je ne le promènerai. Je n'ai pas manqué de lui souhaiter bonne chance d'ailleurs! Elle va en avoir besoin!

vendredi 5 mars 2010

Quinzième balade

L'avantage de se promener avec un chien qui parle, c'est qu'on peut partager une conversation. Enfin, avec Ruby, on peut discuter si elle n'est pas de mauvais poil, évidemment. Des fois, on peut même avoir des conversations très intéressantes. Ruby lit beaucoup, le journal mais aussi des trucs sur internet. Elle n'en a pas l'air comme ça mais elle n'est pas si bête!

(Note pour moi-même: je devrais peut être modérer mes blogs car si ça se trouve Ruby me lit...)

L'autre jour, elle m'explique qu'elle aimerait bien voyager:
"Moi, ça me dirait bien de voyager, d'aller au soleil, à la plage, dans des grands hôtels et tout et tout, tu voyages beaucoup, toi?
- Oui et non, pas assez à mon goût mais j'ai déjà vu quelques endroits sympas comme les Etats-Unis ou le Japon.
- Le Japon, ça, ça doit être exotique!
- Oui, c'est sûr, c'est dépaysant mais si tu vas à Tokyo, il n'y a pas de plage.
- Si j'avais pu, j'aurais choisi une famille dans un endroit plus chaud qu'ici, genre sud de l'Espagne ou de l'Italie ou en Californie, là-bas, les chiens sont plus dehors, ils font du surf et du skateboard, tu vois?
- Oui, oui je vois bien, moi aussi si j'avais pu choisir..."
Ruby me coupe la parole:
"Je t'arrête tout de suite, toi, tu ne pouvais pas choisir ton lieu de naissance, ni ta famille mais maintenant tu es libre de tes décisions et tu es maître de tes allées et venues. Ce n'est pas pareil. Moi, en tant que chien, je suis coincé. Même si Marcella voulait voyager avec moi, je ne suis pas sûre que ça me rendrait heureuse... Voyager en soute comme une valise, merci!
- Oui, je sais bien, ce n'est pas drôle, d'autant que les chats, eux, peuvent voyager dans des petits sacs en tant que bagage à main.
- Et voilà, encore un traitement de faveur pour ses saloperies allergènes. Tu comprends maintenant pourquoi les chiens détestent les chats, ce sont des créatures vicieuses et qui arrivent toujours à leur but. Quelle bande d'hypocrites!"

Un conseil: quand la conversation dérape, il faut savoir s'arrêter et lâcher le fauve pour qu'il exprime sa colère par de l'exercice physique.