vendredi 28 mai 2010

Vingtième balade

Dimanche dernier, il faisait carrément trop chaud pour marcher ou courir derrière une balle alors nous avons fait un pique-nique.
Marcella nous a préparé des petits sandwiches jambon/cheddar/confiture d’oignon qu’elle a soigneusement coupé en triangle après en avoir retiré la croûte. Ruby a le bec fin et a demandé une salade de fruits exotiques (mangue/kiwi/fruit de la passion) accompagnée de spéculoos pour le dessert.
Ruby et moi, panier repas dans une main et laisse dans l’autre, sommes donc descendues joyeusement vers le parc. J’ai installé une petite couverture à carreaux orangés sur un coin d’herbe, disposé nos victuailles et détaché Ruby. Je sais que tant qu’il y a de la bouffe, elle n’ira pas loin ! De plus, j’ai choisi un endroit près de buissons fleuris qui lui bouchent la vue sur d’autres chiens ou sur d’éventuelles proies : pigeons, écureuils ou autres.
Tout se passe bien, je contrôle la situation. Nous dégustons les sandwiches qui s’avèrent très bons, j’étais un peu sceptique sur le mélange au départ. Je me détends pendant que Ruby me raconte le dénouement de l’émission « A prendre ou à laisser » de hier soir. La pauvre dame est repartie avec une cuillère en bois ! Pas de bol, quoi ! Le moment de la salade et des biscuits arrive. Ruby a les yeux qui brillent lorsque j’ouvre le Tupperware et lui tend une petite fourchette.
Bah oui, un chien qui parle et qui regarde la télé, ça mange avec une fourchette ! Et même qu’elle met une serviette autour de son cou pour éviter de se salir. Si vous croyez que c’est facile de tenir une fourchette dans une patte de chien, la réponse est non !
Je m’égare. Tout se passe bien, c’est le moment du dessert. Je n’ai pas fait des études de maths, du coup, des fois, la logique et moi, on est pas les meilleures amies du monde. Par exemple : fruits sucrés+buissons en fleurs = ??? Bah oui, égal Noémie a de la flotte dans la tête et n’a pas pensé au facteur guêpe ! Le facteur lui ne nous a pas loupées. Une première guêpe est arrivée gentiment, a fait un tour d’horizon, pris note du potentiel et est repartie en trombe prévenir ses copines. Très vite, c’est une dizaine, une vingtaine, une trentaine de guêpes qui nous tournent autour.
Pendant que je joue à les frapper comme des balles de tennis avec le couvercle de mon Tupperware, Ruby essaye de les gober. Sa machoire claque sans succès. En fait, nous nous sommes vite rendues compte que rien n’y ferait et quand j’ai senti une aiguille dans mon derrière nous avons décampé d’un bond ! J’ai juste eu le temps d’attraper mon sac et ma couverture mais j’ai abandonné les fruits sans hésitation. Ruby aussi s’est faite piquée et a fait une "petite" réaction. Dix minutes plus tard, on aurait dit le chien de Hulk !
Oupss, c’était pas encore l’idée du siècle ce pique-nique !

mardi 25 mai 2010

Dix-neuvième balade

Les beaux jours sont de retour, nous rallongeons les promenades. Ruby gambade légèrement dans le parc et renifle bourgeons et fleurs dans les buissons. Elle se roule dans l’herbe fraîche, ce qui est mieux que dans la boue ou dans la merde !
Pas sûr que j’ai raconté cette anecdote…bon c’est un peu dégueu mais ça s’impose… donc cet hiver, pendant la semaine où il a neigé énormément, j’ai quand même sorti Ruby (parce que c’est important de lui faire prendre l’air même s’il fait froid dehors), je l’ai laissé enfoncer son museau noir dans la neige et elle avait l’air d’aimer ça, je dois avouer que je ne faisais pas hyper attention et que j’étais plus absorbée par mes doigts qui tournaient au violet… bref, Ruby a senti un truc dans la neige, a gratté un peu, découvert un énorme paquet de m… et s’est roulé dedans allègrement. Une odeur infecte m’est vite remontée aux narines mais c’était trop tard, elle en était recouverte, de la tête à la queue. J’ai hurlé, pincé mon nez et on est rentré chez elle au plus vite. J’en ai encore des haut-le-cœur et Ruby a traîné une vieille odeur pendant au moins une semaine bien que Marcella l’arrosait de parfum Chanel tous les matins.
Bref, les mésaventures de l’hiver ont été remisées et nous sommes passés aux roulades dans les tapis de jonquilles.

jeudi 15 avril 2010

Dix-huitième balade

Pour son anniversaire, j’avais offert à Ruby un magnifique lot de balles rouges. Trois pour être précise. Ruby adore jouer à la balle mais avec sa mâchoire puissante, elle a tendance à les éclater assez vite. Ces balles là sont fabriquées grâce à une technologie supérieure, en caoutchouc hautement résistant, probablement mise au point au Japon. J’imagine assez bien le labo des « chercheurs en technologie de balles super solides pour chiens à grande gueule ». Il y a vraiment des métiers à la con !
(Pardon aux chercheurs japonais pour ce jugement hâtif, je leur suis bien évidemment reconnaissante pour avoir inventé ce plastique résistant dans la bouche de Ruby (qui soit dit en passant en à une de grande gueule, au propre comme au figuré)).
Je disais donc que Ruby adore jouer à la balle. C’est aussi un bon moyen pour Marcella et moi de la crever. Une promenade c’est bien gentillet mais c’est souvent insuffisant pour la faire dormir toute l’après-midi. Moi dans le fond, ça m’est égal qu’elle reste éveillée vu qu’après la balade je rentre chez moi mais Marcella, ça la fatigue quand Ruby parle et commente la télé jusqu’au soir.
Du coup, on joue au moins trente minutes chaque jour. Ruby, malgré son intelligence, n’a pourtant pas bien compris le principe de base du jeu de balle : je lance une balle, elle va la chercher et me la ramène et je la relance. Non, au lieu de ça, elle a défini de nouvelles règles à ce jeu : je lance une balle, elle va la chercher et la prend dans sa gueule, je lance une deuxième balle, elle va la chercher et la prend également dans sa gueule, puis je lance une troisième balle, qu’elle va chercher mais qu’elle ne peut pas prendre dans sa gueule vu qu’elle est déjà pleine et me ramène cette troisième balle en la faisant rouler ou en la poussant du bout du museau pour que je la relance. Après qu'elle me l'ait ramenée tant bien que mal, elle me fixe avec sa drôle de tronche d'où dépasse deux grosses balles rouges jusqu'à ce que je lance la troisième balle encore une fois.
Est-ce que ça fait une grande différence ?
A part, les gens qui se foutent d'elle en passant (mais ça on a l’habitude), ça me fait juste trois fois plus de balles dégueu et pleines de bave à ramasser à la fin du jeu… et vraiment elle a l'air con, faut le voir pour le croire...

lundi 5 avril 2010

L’anniversaire de Ruby

Pas de balade, aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Ruby. Nous fêtons ses deux ans. Marcella m’a conviée à une tasse de thé accompagnée de cupcakes faites maison très en vogue. Ruby porte un chapeau pointu en carton dont l’élastique enserre sa gueule triangulaire. Je n’ose le dire mais je pense très fort que c’est ridicule et encore plus quand Marcelle m’en glisse un autour du visage.
Alors que je m’attends à ce que Ruby soit d’humeur râleuse, elle me reçoit pleine de joie. Etonnant. Elle qui trouve toujours matière à être désagréable lorsqu’une situation est heureuse, me surprend. C’est peut-être du à la maturité…
Elle a deux ans en âge chien, ce qui en âge humain correspond à 14 ans. Pas vraiment l’âge de la sagesse, il me semble… mais bien l’âge con auquel elle a fait honneur jusqu’à hier, moins les boutons et la peau grasse bien sûr. En fait, un véto m’a expliqué que c’est plus compliqué que ça de faire correspondre âge chien et âge humain, si on peut, en effet, multiplier par sept les premières années, il faut ralentir ce procédé par la suite car un chien de 10 ans ne peut pas être considéré comme un homme de 70. La taille et la race entre aussi en ligne de compte comme en témoignait ce magnifique poster A3 qui ornait la salle d’attente.
En même temps que mes pensées voguent vers le souvenir du véto commentant fièrement son graphique et que j’avale une première bouchée sucrée, très sucrée, de gâteau rose, la vérité sur Ruby me frappe. Mon regard se jette sur elle et je constate que j’ai visé juste. Ruby se goinfre de biscuits, chocolateries et autres pour son plus grand plaisir. Pendant que Marcella part remplir une autre théière, je jette à la chienne un coup d’œil amusé. Le sucre n’a pas ramolli sa cervelle. Elle comprend immédiatement ce que vaut mon air rieur et se transforme aussitôt en cette mauvaise bête que je connais bien maintenant. « Qu’est ce que t’as à te payer ma tête ? T’as jamais vu un chien fêter son anniversaire ? Oh oui, oh oui… je sais ce que tu penses ! Comment se fait-il que la vilaine Ruby ait l’air content aujourd’hui ? Hein ? Et bien, c’est comme ça, c’est mon anniversaire, on me gave de sucreries, ça fait passer la pilule, je suis tranquille et Marcella est ravie… Je peux bien lui faire plaisir de temps en temps, non ? Y a pas de mal à ça !... Ah c’est pas vrai ça, on peut même pas être tranquille deux minutes dans cette baraque, je suis là, tranquille, je ne demande rien à personne, je bouffe mes gâteaux… tranquille… et hop ! Faut qu’on vienne me faire chier encore ! » Ruby continue à marmonner et elle est de moins en moins audible.
Et merde ! J’aurais mieux fait de la boucler, quoique techniquement je n’aie rien dit… Ok j’arrête, c’est de ma faute, j’aurais du apprécier la bonne ambiance mais au lieu de ça j’ai tout gâché.
Note à moi-même : changer le nom du blog par Noémie est une idiote, ce sera plus approprié. Bon maintenant je n’ai plus qu’à espérer que mon cadeau la calme un peu.

lundi 15 mars 2010

Dix-septième balade

Non, je ne suis pas faible… j’ai juste bon cœur.

Quand on rentre chez Diana, la maîtresse de Sparky, ça sent la pisse. Elle ne le sort jamais, elle-même ne sort jamais de chez elle. Apparemment, elle est dépressive. C'est Marcella qui m'a dit ça. Elle est toujours en peignoir, même pas peignée. C'est un indice.

Après, il ne faut pas s’étonner du comportement de son chien. Un chien, il faut s’en occuper et surtout le sortir. Sparky, il fait ses besoins sur du papier journal que Diana dispose sur le balcon. Comme un hamster. Donc, oui, j’ai eu pitié et je suis retournée le promener. Ce fut le même cauchemar. Pipi, aboiement, levée de patte sur facteur, re-aboiement. Ce chien est une cause perdue. Le pire, c’est quand j’avais la tête tournée (je surveillais l’arrivée d’une poussette avec gamin bruyant) et qu’il en a profité pour chier sur ma botte.

Aaaaaaaaaaaarrrrrrrgggggggh !

Je hais Sparky mais j’ai pitié de lui. J’irai encore le promener, je suppose... avec des bottes en plastique.

vendredi 12 mars 2010

Seizième balade

Diana m’a suppliée de promener Sparky aujourd’hui. Je n'étais pas vraiment d’accord mais comme je ne sais pas dire non et bien... j’ai dit oui. Mais je l’ai prévenue, je le promène à la seule condition qu’il se comporte comme un bon chien et surtout sans Ruby. Je n’ai pas envie d’avoir un chien mort sur la conscience.

Quand je suis allée le récupérer, il a commencé par astiquer ma jambe. Ah la politesse canine! J’aime les chiens mais quand il vous astique la jambe, c’est difficile de garder son calme et de continuer à sourire à son maître. « Oh, on dirait qu’il est content de me voir ! » dit-on avec un rire jaune alors qu’on pense, les dents serrées, « Putain de saloperie, arrête où je te vais te faire valdinguer à travers la pièce ! ». Bref, avec Sparky, ça commençait mal.

Pendant la balade, il a été insupportable, à sauter partout, à aboyer sur les passants et à lever la patte pour faire trois gouttes toutes les trente secondes. Il a baptisé chaque poteau, chaque arbre, chaque roue de voiture. J’essayais de m’arrêter le moins possible pour ne pas lui en donner l’occasion mais rien à faire, ce clébard pisse en marchant. Il a même réussi à viser le bas de pantalon du facteur ainsi que deux landeaux. La honte ! Il a essayé de sauter sur pratiquement tous les passants et a hurlé après tous les deux roues, vélos, scooters et motos confondus. Un vrai cauchemar.

Au bout de vingt minutes, vu que son comportement ne faisait qu’empirer, je l’ai ramené à Diana et je lui ai dit que plus jamais je ne le promènerai. Je n'ai pas manqué de lui souhaiter bonne chance d'ailleurs! Elle va en avoir besoin!

vendredi 5 mars 2010

Quinzième balade

L'avantage de se promener avec un chien qui parle, c'est qu'on peut partager une conversation. Enfin, avec Ruby, on peut discuter si elle n'est pas de mauvais poil, évidemment. Des fois, on peut même avoir des conversations très intéressantes. Ruby lit beaucoup, le journal mais aussi des trucs sur internet. Elle n'en a pas l'air comme ça mais elle n'est pas si bête!

(Note pour moi-même: je devrais peut être modérer mes blogs car si ça se trouve Ruby me lit...)

L'autre jour, elle m'explique qu'elle aimerait bien voyager:
"Moi, ça me dirait bien de voyager, d'aller au soleil, à la plage, dans des grands hôtels et tout et tout, tu voyages beaucoup, toi?
- Oui et non, pas assez à mon goût mais j'ai déjà vu quelques endroits sympas comme les Etats-Unis ou le Japon.
- Le Japon, ça, ça doit être exotique!
- Oui, c'est sûr, c'est dépaysant mais si tu vas à Tokyo, il n'y a pas de plage.
- Si j'avais pu, j'aurais choisi une famille dans un endroit plus chaud qu'ici, genre sud de l'Espagne ou de l'Italie ou en Californie, là-bas, les chiens sont plus dehors, ils font du surf et du skateboard, tu vois?
- Oui, oui je vois bien, moi aussi si j'avais pu choisir..."
Ruby me coupe la parole:
"Je t'arrête tout de suite, toi, tu ne pouvais pas choisir ton lieu de naissance, ni ta famille mais maintenant tu es libre de tes décisions et tu es maître de tes allées et venues. Ce n'est pas pareil. Moi, en tant que chien, je suis coincé. Même si Marcella voulait voyager avec moi, je ne suis pas sûre que ça me rendrait heureuse... Voyager en soute comme une valise, merci!
- Oui, je sais bien, ce n'est pas drôle, d'autant que les chats, eux, peuvent voyager dans des petits sacs en tant que bagage à main.
- Et voilà, encore un traitement de faveur pour ses saloperies allergènes. Tu comprends maintenant pourquoi les chiens détestent les chats, ce sont des créatures vicieuses et qui arrivent toujours à leur but. Quelle bande d'hypocrites!"

Un conseil: quand la conversation dérape, il faut savoir s'arrêter et lâcher le fauve pour qu'il exprime sa colère par de l'exercice physique.